Mais comment n’est-on pas entassés en Provence ?
C’en est même étonnant ! Car dès début juillet
Déferlent par chez nous de pauvres gens sevrés
De soleil, de chaleur, d’un ciel en transparence.
Ils viennent tous ici pour chercher du beau temps :
Le beau temps en Provence, c’est presque naturel !
Et le maître-mistral n’apporte sur ses ailes
Ni nuages ni pluie : habituellement,
Quand il se met en train, le ciel clair est si pur
Que la lune parfois y reste bien visible ;
Et il nous offre alors sa beauté invincible
Qui fait s’entrechoquer la lumière et l’azur !
On se rue donc chez nous pour s’y gaver de bleu.
Mais attention pourtant, touristes trop pressés !
Il faut vous méfier de la maréchaussée
Et rouler prudemment… sur la pointe des pneus :
Ils sont là, tout partout, à chaque carrefour,
Profitant sans rougir de votre frénésie
Pour vous prendre vos sous. Car nos braves amis
Se gorgent de PV, tels d’impudents vautours…