Poème illustré par un tableau de :
Camille Corot
(1796-1875)
Les arbres plient souplement
Au rythme échevelé du vent
Qui se lève tôt le matin
Dans le grand ciel céruléen.
Des peupliers roux se balancent,
Semblables au grand feu qui danse
Dans l’âtre au début de l’automne.
Ils sont comme des torches jaunes
Se tordant sous le souffle égal
De ce sempiternel mistral
Qui ronfle depuis plus d’un mois,
Quand le noir soleil se déploie
Dans l’azur vierge de nuages.
Les arbres se courbent très sages,
Sans essayer de résister
Au maître qui veut les briser :
C’est un ballet très régulier,
Equilibré et délié,
Mais qui leur fait ployer l’échine
Sous une cruelle machine.
Ils plient harmonieusement
Au tempo saccadé du vent
Qui s’est levé tôt ce matin
Au nord du ciel céruléen.