Savez-vous, chers lecteurs, qu’il ne faut pas laisser
S’éloigner ou mourir mes poèmes d’antan?
Car ils sont comme nous, et l’usure du temps
Pourrait leur faire mal ou même les tuer !
Quand je les ai polis, lentement, mot par mot,
Et vous les laisse enfin pour que vous les lisiez,
J’éprouve de la peine et mon coeur est blessé
Comme si j’en chassais l’un de mes chers marmots !
Ils reculent alors tout au fil de mes pages
Jusqu’à s’évanouir au loin dans le passé :
Mes enfants oubliés et peut-être effacés…
Oh, ne souriez pas ! Je sais, ce n’est pas sage
De les considérer comme s’ils existaient,
Mais ils sont tous sortis bien vifs* de mon cerveau,
Faits de rimes, de rythme et d’idées et de mots
Qui m’ont broyé l’esprit, à m’en rendre cinglée !
Alors, très chers lecteurs, ne les oubliez pas
Et allez, s’il vous plaît, leur faire une visite
Quand vous venez me voir quelquefois sur mon Site.
Pour les ressusciter, à ma plus grande joie…
* Au sens ancien de vifs = vivants