Poème illustré par un tableau de :
Eric Bruni
La voici donc enfin, la première cigale !
Un gros insecte gris… ou marron ? Marron-gris ?
Fade raté de la gent animale,
Vraiment très mal fichu et point du tout joli !
Il faut s’exorbiter les yeux à la chercher
Tant elle est terne, éteinte. Une grosse brindille
Qui se fond sur le gris du pin tout craquelé
Par cet été dément, et qui tant s’égosille
Qu’elle nous mène à elle à force de chanter.
Tu cesses sur le champ quand tu sens notre approche,
Mais l’on t’a déjà vu, petit chantre enchanté !
Grisailleux homoptère émouvant et si moche,
Comment peux-tu donc croire qu’on pourrait te tuer ?
Car tu es le symbole et l’éternel retour
De l’été brasillant que tu fais grésiller.
Vilain insecte gris, tu nous reviens toujours…