Ce soir au Zoo de la Barben
Siège un tribunal fort étrange ;
On entendrait voler un ange
Tant tout est calme ; on se tient bien,
Joue contre joue et tout serrés
Car on est nombreux. En témoins
De la vilénie des Humains,
On se presse à un grand procès :
Une pléthore d’animaux
Tous unis et vivant en paix
S’est assemblée pour mieux juger
L’ennemi juré, ce salaud
Qui détruit cette belle Terre
Où chacun pourrait si bien vivre !
Mais impossible d’y survivre
Tant tout y devient délétère.
On a délibéré des heures,
Et écouté les arguments
De chacun. Mais c’est l’éléphant
Qui fut le meilleur procureur :
« Inutile de trop s’en faire,
A-t-il expliqué sagement,
Car les Hommes stupidement
Vont périr avant que la Terre
En souffre elle-même vraiment.
Elle a des ressources ! Bien plus
Que ces maudits olibrius
Se détruisant allégrement !
Les bêtes seront toujours là :
Ce sont elles qui sont les pures,
Les plus proches de la Nature.
Malgré l’Homme l’on survivra. »