Poème illustré par un tableau de :
Félix Valotton
(1865-1925)
Elle est sculpturale et gainée
Dans un superbe maillot blanc :
Une statue tout embrasée
Par l’éclat du soleil couchant
Et qui se baigne chaque soir
A la même heure au Roucas Blanc.
Chacun se réjouit de voir
Plonger son corps souple et puissant
Qui s’enfonce au fil bleu de l’eau,
Parmi les algues qui ondoient
Et frôlent doucement sa peau
Couleur de miel, trame de soie.
Quand elle sort, elle ruisselle
De nacre blonde et d’eau cuivrée
Qui roule, scintille et emperle
Son corps potelé, mais parfait.
Même si elle est un fantasme
Pour d’innombrables Marseillais,
Elle n’essuie aucun sarcasme
Et nul n’ose aucun quolibet
Envers cette naïade blonde,
Toute harmonie et vénusté,
Sortant illuminée de l’onde.
Car on respecte la Beauté…