La montagne est posée sur un nuage bleu
Car le lit de l’Ubaye est noyé dans la brume.
Les sommets rougeoyants où le soleil s’allume
Paradent dans le ciel comme à la queue leu leu.
Un aigle s’est posé sur une roche sombre
Encor nimbée de noir. L’aube fait scintiller
Son plumage sanglant ; et ses yeux désillés
Par le petit matin percent les zones d’ombre
Qui restent accrochées aux versants de la nuit.
La vallée embrumée et grise dort encore,
Toute givrée de froid. La lueur de l’aurore
L’emperle de rosée et l’herbe argentée luit
En petits dards aigus implantés dans le sol.
La montagne au matin lentement s’ensoleille.
Un tout petit oiseau qui doucement s’éveille
Inconscient du danger va prendre son envol…