Il y a dans le ciel comme un je ne sais quoi
Qui l’a décoloré ; un voile de brumasse
De teinte indéfinie. Il gèle et il fait froid,
Il neige même un brin, et du fuel en rosaces
Pollue l’eau du Vieux Port de cercles irisés…
Nous avons pourtant eu des bouffées printanières
Depuis quelque huit jours, où le ciel courtisait
Les boutons décatis de nos roses trémières,
S’imaginant peut-être en soutirer encor
Quelques bribes de vie. Les boutons de nos roses
Pourtant tout desséchés semblaient un peu moins morts.
Mais l’hiver revenu nous a rendus moroses ;
L’on s’était sûrement fait bien trop d’illusions
Pour Marseille tout gris sous les nues délavées ;
Et pour tout le Midi, jusqu’aux plus hauts bastions
De ses Alpes, là-haut. L’hiver inachevé
Ne pouvait vraiment pas capituler ainsi !
Mais voici que soudain un faisceau de lumière
Ensoleille le ciel d’un arc fort réussi
Illuminant de feu et la mer et la terre !
L’hiver redéguerpit avec son attirail
De gel, de pluie, de vent, de froidure et de givre…
Le soleil a posé un somptueux vitrail
Sur l’eau enturquoisée, et l’on se sent revivre…
J’aime vos poèmes, il me font savourer un autre continent, c’est sympa!
Merci, Eric .