L’on est bien, l’on respire, il fait un temps parfait.
Les nuits tout en douceur gardent le corps bien frais.
Le ciel d’un bleu faïence a calmé son soleil
Ressemblant désormais à un gros fruit vermeil.
Les jardins sont encor tout submergés de fleurs
Et parfois une pluie bien douce y verse un pleur.
L’air aromatisé y est si bon à boire
Qu’on s’en enivrerait du matin jusqu’au soir.
Car ce n’est plus l’été, mais pas encor l’automne.
C’est un temps ambigu où le bonheur ronronne
Comme un matou en rond oublieux de l’hiver.
Un friselis de vent s’attarde sur la mer…
C’est la fin de l’été, juste un peu monotone,
Un peu mélancolique car mon âme frissonne :
Combien d’étés encor dont je verrai la fin ?
Le Temps intransigeant mange mes lendemains,
Sans pitié, sans merci, de plus en plus féroce,
Et mes jours bien plus courts, de plus en plus véloces,
S’envolent vers l’Ailleurs… Mais c’est vrai qu’il est fou
D’ainsi désespérer quand le temps est si doux.