Inexorable il coule et file entre les doigts,
Tel une eau trouble et bleue que le Destin emporte.
Mais il peut être aussi un brasier qui décroît
Jusqu’à ce qu’il n’en reste alors que cendres mortes.
Lumière effilochée qui jamais ne s’épuise,
Il ronge lentement tout ce qui vit sur Terre.
Rien ne peut résister , vies dorées ou vies grises,
Ni même les rochers plantés au creux des mers.
On ne s’aperçoit pas que les minutes passent,
Et les heures, les jours, chaque mois un peu plus.
Puis un matin la vie trop lourde vous écrase :
On est vieux, mais l’on croit qu’on n’a jamais vécu.
Il reste des plaisirs fugaces et légers,
Et de profonds chagrins qui lacèrent votre âme.
Vous n’êtes désormais qu’un réceptacle usé
Porteur du souvenir de très anciennes flammes.
Car le Temps en passant a lavé, décapé
Les souvenirs heureux, les usant peu à peu.
On est vieux, l’on attend sans savoir qui l’on est,
Et un beau jour enfin Il vous ferme les yeux.
superbe poème ….
Alors tout est effacé . . . Tout peut recommencer.
Je le pense aussi…