Poème illustré par un tableau de :
Suzanne Bourdet
L’été est vraiment sec par ici ! L’on ne peut
Oublier, fût-ce un jour, la corvée d’arrosage,
Car sécheresse et fleurs ne font point bon ménage !
Il faudrait remercier pour les jours où il pleut
En août et en juillet : ça confine au miracle…
Depuis quelques années, le ciel s’est asséché
Et la chaleur a crû. Nos jardins bien léchés
Nous offrent, désolés, un affligeant spectacle
Si l’on omet un soir de les pourvoir en eau !
Telles des chiffons mous, les feuilles qui pendouillent
Leur offrent sur le champ une bien triste bouille ;
Et les écervelés se sentent tout penauds
De n’avoir point prévu cette déconfiture.
Pour les roses ça va : tempérament costaud !
Mais ce n’est pas le cas de tous ces végétaux,
Donnant à nos édens une aimable figure
Si en contrepartie on les abreuve bien :
Il faut les arroser chaque jour, chaque soir !
Voyez-les frétiller dès qu’ils voient l’arrosoir,
Tout prêts à recevoir le jet d’eau magicien
Qui les embellira et les fera revivre !
Les pivoines flamboient en gonflant leur jabot,
Les zinnias, les dahlias, les lys, le plumbago
Se gorgent goulûment de l’eau qui les enivre :
Le jardin qui revit est de plus en plus vert
Après avoir subi les affres de l’enfer…