Poème illustré par un tableau de :
Germaine Zurdo
La pluie tombe bien droit, et zinzinule comme
Un oiseau au printemps. Et d’ailleurs nous y sommes :
Le mois d’avril est là, qui apporte avec lui
Une brise légère et cette aimable pluie
Dont avait tant besoin le sol tout asséché
Par un hiver glacial. Ses petits doigts tapotent
Les vitres balafrées, et des flaques clapotent
Au jardin, dans l’allée. Le soleil ébréché
Par un nuage noir cherche à réapparaître,
Bien qu’il soit affaibli par le dernier grand froid.
Il se sent bien plus fort, et sa lumière croît
Chaque jour un peu plus. Impression de mieux être,
Lente résurrection que féconde cette eau
Tombant en cliquetant sur les toits du village !
Des gouttes de cristal, une averse bien sage
Noyant l’horizon bleu d’un harmonieux rideau…
La pluie tombe tout droit et elle dégouline
Dans le cou du Printemps qui s’éveille impatient
De faire son boulot. Et c’est tout-chaud bouillant
De s’y mettre au plus tôt qu’il fustige et câline
Les graines et la sève enfouies sous la terre.
L’averse est bien jolie avec ces fils en verre
Qui strient le ciel gris d’un filet transparent !
Tout brille sous la pluie, et tout est différent…