Il y a dans le ciel un nuage qui passe,
Léger comme un soupir. Une strie, une trace
A la teinte fanée, avançant lentement
Et tentant d’échapper à l’étreinte du vent.
Une traînée d’automne au milieu d’un ciel bleu
Encor bouffi d’été. L’impression d’un adieu
A l’on ne sait trop quoi. Balafre délicate
Egratignant l’azur et infime stigmate
Marquant la fin ratée d’un inutile orage.
Ombre décolorée et maculant la page
De vacances ratées et d’un amour déçu.
Oh ! Avoir tout donné et n’avoir rien reçu…
Le nuage a gonflé, bien qu’il ne soit plus fait
Que d’impalpables pleurs. Pour le sol assoiffé,
C’est pourtant l’impression d’une douce caresse
Sur ces craquèlements dus à la sécheresse.
Il y a dans mon cœur un amour qui s’efface,
La crainte de l’automne, la pernicieuse trace
D’un espoir envolé. Et le ressentiment
Qu’on éprouve un beau jour d’avoir cru un moment
Que l’automne à venir serait inégalé…
Le nuage n’est plus. Le temps l’a avalé
Comme il dévore tout. Oui, même ma tristesse.
L’automne va venir emportant ma jeunesse…
C’est beau…