Une pluie fraîche et drue et qui tintinnabule
Vient soudain titiller les tout premiers bourgeons.
Une pluie musicale et qui sème des bulles
Sur l’eau de la fontaine où tournent trois poissons
Attendant une ondée comme tout le village,
Assoiffé lui aussi depuis fin-février.
Joli sanglot d’argent qui pleure des nuages,
L’eau qui tombe du ciel crépite sur Peynier
Et remplit la fontaine à demi asséchée.
C’est la fête aux poissons ; et la fête des plantes
Recouvrant leurs couleurs, comme lavées de frais.
Une pluie de printemps, toute pétaradante
Qui crible le bassin de milliers d’étincelles,
De cercles argentins. De grandes giclées d’eau
Affolent les poissons qui tournoient de plus belle
Sous la pluie cristalline au clair pizzicato.