Il fait tellement chaud que le soleil qui fond
Coule en lumière miel sur la garrigue grise.
La fournaise est trop forte, et chacun tourne en rond
En tentant d’échapper à la trop grande emprise
De cet énorme été suffocant de chaleur.
On recherche de l’eau, de l’ombre et un coin frais
Pour s’y cacher enfin. Et c’est un grand bonheur
De sucer un glaçon qui nous fait frissonner.
Ce mois d’août qui roussit toute notre Provence
Est l’un des plus ardents qu’on y ait jamais vus,
Et le soleil y montre une telle arrogance
Qu’on voudrait même en ville y vivre à peu près nus
Car tout ce qui vit souffre, et l’on est dans un four
Nous dévorant tout vif en nous brûlant si dur
Qu’on n’ose plus sortir dans le mitan du jour.
Dans les rues quelques fous cherchent l’ombre des murs.