Des sonnailles sur le chemin :
C’est Marius qui rentre ses chèvres.
On traîne un peu, et son vieux chien
Est parfois saisi d’une fièvre
D’aboiements et de grondements
Tant les coquines font les folles :
Comme une horde de déments,
Elles sautent et cabriolent
Partout dans la garrigue grise.
Mais soudain, sentant leur étable,
Elles oublient ce qui les grise
Et le chien redevient aimable.
Sur la montagne en dents de scie
Le soleil s’éteint peu à peu.
L’air est orange, et une pluie
De rayons roux criblent le bleu
De la nuit sombre qui s’étale.
Les chèvres marchent queu leu leu,
Petites silhouettes pâles
Sur l’or du sentier caillouteux.