Destruction

1-Destruction

Imperceptiblement, la Méditerranée
A grignoté la dune. Insidieuse elle coule
Entre les grains dorés ; et le sable qui croule
A la forme affaissée d’une oeuvre condamnée.

L’eau patiente, obstinée, chuinte son chuchotis.
Se faufilant partout, elle mange la plage,
La lèche et la suçote, emportant au passage
Des pans du littoral que le temps a bâti

Au fil de l’Infini. La mer qui s’insinue
Partout où c’est possible étire ses filets
D’eau salée aussi loin qu’elle peut s’étaler ;
Et puis elle repart, laissant la terre nue.

Mais elle s’est saisie d’un royaume nouveau
En masquant bien son jeu, chaque jour plus présente.
La vie qu’elle a détruit est presque agonisante
Tant l’eau qu’elle charrie atteint un haut niveau.

Des vagues effrangées d’une grise eau saumâtre
Usent le littoral interminablement
Tout en l’effilochant. Patiente infiniment,
La mer ronge la grève, obstinée, opiniâtre…

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
Ce contenu a été publié dans Méditerranée. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.