Poème illustré par une photographie de :
Christophe Suarez
www.suarez.fr
Suspendu au-dessus de la ville hébétée,
Le ciel noir oppressant est sillonné d’éclairs.
Enorme réservoir de forces indomptées,
Attend-t-il un signal ou un mandement clair
Pour éclater vraiment ? L’attente est infernale.
Marseille est écrasé sous un énorme poids,
Accablé de chaleur. Etuve tropicale
Sans un souffle de vent. La mer est de la poix,
Terne et coagulée sous la nuée d’étain,
Surface ankylosée que des algues corrompent.
Floutant bizarrement le dôme byzantin
Et gris de la Major, une brumasse estompe
Ses lignes arrondies, les rendant imprécises.
Tout est déconcertant, Marseille se morfond
En attendant le pire et qu’enfin se précise
Une éventualité… Si c’était un typhon ?
La ville est angoissée, et son ciel est zébré
Par d’énormes éclairs, des éclairs bleus qui grondent.
La foudre émet non-stop des effluves chlorés
Dans l’air tourbillonnant sous sa coupole ronde.