Mireille a bien du mal : sa nature est rebelle,
Elle peine à rester confinée au logis
Quand il n’est pas urgent de déserter son nid.
Elle en souffre vraiment car la ville est si belle
Sous le soleil encor supportable au printemps !
Mais Mireille ne peut sortir comme les autres :
Son âge l’interdit, elle se veut l’apôtre
Et l’exemple parfait d’un bon comportement.
Marseille bruit déjà ; sa fougue et la cohue
Des rues ensoleillées ont repris tant et plus,
Mais Mireille tient bon, Le coronavirus
Est toujours là, dehors ! Et toute honte bue
Car on prend son bon sens pour de la lâcheté,
Elle sait résister, elle reste chez elle ;
Et elle a bien raison : sa copine Isabelle
Est maintenant punie de sa frivolité :
Elle n’a pas voulu écouter son amie…
Elle s’en est sortie, mais c’est dans un fauteuil
Que désormais infirme elle a franchi le seuil
De l’hôpital maudit… qui l’a pourtant guérie !
Portant toujours son masque arrimé à son nez,
Mireille est très prudente, elle se sait fragile.
Quant à Marie*, là-haut – exemple pour sa ville !
Elle en porte un, doré, comme son nouveau-né.
*Notre Dame de la Garde