L’air pur est transparent. Quelques nuages stagnent
Au-dessus du Pelat, posés sur la montagne
Comme des fleurs fanées. L’automne est déjà là ;
L’été part en lambeaux. L’on en entend le glas…
Passent dans le ciel bleu des V presque immobiles ;
Mais le lent battement des ailes si fragiles
N’y laisse rien du tout, pas même un seing d’argent.
Septembre est moribond, et le temps bien changeant
Depuis quelque trois jours. Il y a de la neige
Sur le Bric de Rubren : simple liseré beige !
La nuit est parfois froide, et aussi le matin
Juste au lever du jour. Les mélèzes châtains
Mettent de la lumière au flanc gris des collines
Avant de grisailler en perdant leurs épines,
Et ils virent au roux un peu plus chaque jour.
Planant au creux du ciel, il y a un vautour
Tournoyant affamé en quête de charogne.
Il recherche la mort sans aucune vergogne
Et son profil funeste outrage le soleil.
Les monts à l’horizon se teintent de vermeil.