Poème illustré par un tableau de :
Eric Espigares
www.artquid.fr
Un jour je serai morte, et si Dieu le veut bien,
J’aimerais quelquefois venir m’asseoir en paix
Ici sur le Banlon*, la Méditerranée
Face à moi et giclant sur l’invisible rien
Que je serai alors. Esprit immatériel
Qui contemple la mer et le ciel confondus,
Pourrai-je alors encor me sentir éperdue
Devant tant de beauté ? Ensuite, à tire d’ailes,
Mon âme s’en ira survoler mon Marseille,
Si vaste sous son ciel et si beau vu d’en haut.
La ville après la mer : de l’Estaque au Prado,
L’insoumise rebelle étalée au soleil…
Et d’encor bien plus haut ce sera la Provence,
Ses villages ocrés lovés dans le maquis ;
Et puis, toujours plus loin, tout l’arrière-pays,
Son relief tourmenté dans la lumière intense…
Oh, pouvoir contempler ainsi tout le Midi,
Me contenter de voir pour être satisfaite,
Oublier tous ces maux humains et trouble-fête,
N’être plus qu’un regard là-bas dans l’après-vie…
* J’appelle ainsi le banc de la Corniche qui fait… 3 km de long !
(voir le poème…)