Brouillard

 

Poème illustré par un tableau de :

Pissaro 
(1830-1903)

L’air est collant, presque visqueux,
Tout est brumeux partout en France,
Et des nues à la queue leu leu
Se sont ruées jusqu’en Provence.

Le ciel est posé sur les toits
Comme un bonnet molletonné
Recouvrant le pays aixois
De sa coupole calfeutrée.

Le moindre son est étouffé,
Et comme amorti par la brume,
Capuchon gras et ouaté
Gommant les cornes de la lune.

Quant au blond soleil infidèle,
Il a renoncé à sa terre,
Et les vapeurs pestilentielles
Submergent tout jusqu’à la mer.

Il a abandonné l’hiver
Pour l’Afrique aux côtes dorées
Et janvier mange la lumière
En tapinois, à l’étouffée.

 

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
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