Le ciel ressemble à un gros sac
Boursouflé de glace et de neige ;
Se réfléchissant dans le lac,
Des hordes de nuages beiges
L’ont enténébré de leur ombre.
Novembre, un triste musicien,
Va jouer la chanson si sombre
De l’odieux hiver qui s’en vient.
Toutes les feuilles sont tombées.
Les arbres, longs squelettes noirs,
Ont leur cime grise nimbée
Par la lumière ocrée du soir,
Un tout premier givre s’accroche
A leur tronc sec et écailleux.
Des diamants brillent sur la roche
Surplombant le val des Maïeux
Où la vie semble s’être éteinte.
La montagne luit au lointain,
Vaste toile ternie et peinte
Par un soleil dont le déclin
Se fait sentir de jour en jour.
La lumière ploie sous l’attaque
Du morne hiver dont le retour
Si proche semble démoniaque
Après un été merveilleux.
L’hiver ? Un avatar odieux…