Solidement campé au milieu du gazon,
Basile est immobile : il semble un peu morose
Car depuis ce matin, fleuron parmi les roses
Les plus fraîches des lieux, un fort joli tendron
Est soudain apparu chez ses proches voisins.
Il a d’abord senti son gentil coeur frémir
Tant la donzelle est belle. Un délicat sourire
Est posé sur sa bouche, en remontant les coins
Vers ses yeux de saphir. Elle a des cheveux noirs,
Le teint clair d’un pétale et des joues vermillon,
Un nez et un menton admirablement ronds…
Elle va, elle vient sur une balançoire ;
Le mistral retroussant son vaporeux jupon
Découvre des mollets parfaitement galbés
Recouverts de bas blancs. Il semble fredonner
Un triste petit air qui parle… de raison !
« Allons, mon vieux coquin, il te faut être sage ! »
Lors Basile revient au monde des Humains
Dont depuis si longtemps il a pris les usages :
La Belle est Blanche-Neige et lui nain de jardin !