Dans le ciel virant au noir
Passe un vol de grues cendrées,
Sous les nuées mordorées
Par la lumière du soir.
Elles sont très en retard,
Et le vent qui s’époumonne
Sous le ciel noir qui frissonne
Fouette et moleste au hasard
Certains oiseaux qui s’attardent :
Les faibles et les trop lents,
Les quinauds qui vont volant
A l’écart sans prendre garde.
Certains tombent comme pierres,
En bas, au creux d’un maquis ;
Pauvres volatiles qui,
Encor ambrés de lumière,
Vont s’effacer peu à peu,
Loin de leurs soeurs qui progressent,
Comme mues par l’allégresse,
Vers un nouveau matin bleu.
Dans le ciel virant au gris,
Un vol immense de grues
Passe, égratignant les nues
Que le petit jour blêmit.
merci ma chère tante pour ce si gentil petit mot à l’occasion de mon anniversaire ; je réponds bien tard, mais viens de prendre le temps de “feuilleter” vos poèmes, en commençant par “Rêve de chat”, puis “les grues cendrées”, que je prends comme un cadeau puisqu’il a été écrit le 19 mai!
Je vous embrasse bien fort
Véronique