Poème illustré par un tableau de :
Dominique Guilloineau
www.dominique-guilloineau.fr
Implacable et laiteux le soleil est penché
Au-dessus des marais accablés de chaleur.
Cet été est si chaud, son éclat si outré
Que tout semble endormi ! Une morne torpeur
Engloutit la région dans des flots de silence…
La Camargue suffoque, et l’astre triomphant
L’inonde de lumière. Le grand ciel est pesant,
Insupportable ici comme ailleurs en Provence,
Car cet été torride a pris dans ses filets
Tout le Sud épuisé par un feu harassant
Qui l’éreinte et le mine inexorablement.
La Camargue elle-même est muette et se tait.
Mais où sont ses oiseaux aux ailes colorées
De rose et d’orangé ? Et les grands taureaux noirs
Paissant les roseaux bleus dans la brise du soir ?
La Camargue a trop chaud et semble inhabitée.
Le mistral s’est éteint, soufflé par la tornade
De l’ouragan de feu d’un mois d’août démentiel.
En se vaporisant l’eau s’amalgame au ciel….
Vers Aimargues au lointain se traîne une manade.