Poème illustré par un tableau de :
Marek Langowsk
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Voici donc revenu le temps de la dormance,
Ce temps un peu geignard où le ciel de Provence
Se flétrit et s’endort chaque jour un peu plus ;
Où les oiseaux fanés épuisés se sont tus.
Le soleil ralenti s’épuise lentement,
Ce soleil affaibli amoindri par le temps
Et semblant si usé qu’il semble une bougie
Qui va bientôt mourir, élavé par la pluie.
Le ciel ennuagé ne redevient bien bleu
Qu’au souffle du mistral qui court impétueux
Dans la vallée du Rhône. Et les dernières fleurs
Penchent leur tête nue, ravagées jusqu’au coeur,
Vers le sol sombre et dur devenu infécond.
La lumière est ternie, et la mort à tâtons
Abat aveuglément la vie dans les jardins
Où la moindre chaleur s’est doucement éteint.
Car il est revenu, le temps de la dormance,
Ce temps presqu’angoissant et dont les nuits immenses
Pèsent trop lourdement sur le Sud désarmé.
Nos jours si lumineux reviendront-ils jamais ?