Venant d’on ne sait où, un ado s’est assis
Sur un talus pelé où la terre était grise.
Le temps était tout bleu, et une douce brise
Soulevait ses cheveux dorés où s’était pris
Un joli scarabée. Mais l’ado a souri,
Pas du tout effrayé. De sa main délicate,
Il a saisi la bête et l’a posée intacte
Sur un bourgeon fermé qui s’est épanoui.
Autour de lui le sol verdissait peu à peu,
Et puis l’herbe a poussé, émaillée de fleurettes,
De plantes inouïes dont les petites têtes
Hérissées et cornues formaient un camaïeu
De bleus aussi variés que ceux peints sur le ciel.
Il flottait alentour une atmosphère étrange…
Pas étonnant du tout ! L’ado était un ange
Qui, enfin reposé, a déplissé ses ailes
En les réajustant bien à plat sur son dos.
Puis il est reparti vers l’éternel rivage
Où les siens l’attendaient pour la fin du voyage.
Le talus rutilait sous le ciel indigo.