Poème illustré par :
Rodrigue Daigle
www.rodriguedaigle.com
En son centre un torrent assagi sous son pont
Aux arcades ocrées qui date des Romains ;
Des venelles usées et d’antiques maisons
Sentant bon l’encaustique aux effluves de pin ;
Des fleurs dégoulinant de jarres rebondies
Et du linge-étendard à jamais suspendu ;
Un lourd silence épais pesant l’après-midi
Comme une chape bleue au plus profond des rues ;
Des fenêtres fermées au grand soleil d’ici ;
Des volets entr’ouverts badigeonnés de bleu
Pour mieux en éloigner les insectes honnis ,
Les mouches vrombissant qui infestent les lieux ;
Des calades tordues pavées de pierres rousses
Dévalant la colline à marches que veux-tu ;
Les ruines d’un château tout mangé par la mousse
D’où le regard se perd jusqu’à perte de vue :
Voici comme je vois ma cité provençale,
A peine enjolivée et presque réaliste,
Dont certains me diront qu’elle est trop idéale.
Mais c’est ainsi qu’elle est au coeur de maints artistes.