Poème illustré par une photo de :
Bruno Monginous
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Une odeur de fumée et de brume mêlée
A la douce langueur d’octobre finissant :
C’est l’automne qui vient, et soudain l’on se sent
Encore un peu plus vieux, encor plus concerné
Par la fuite du temps qui coule avec la pluie.
Encor un peu plus las, encore plus noué
Comme un vieil arbre usé de plus en plus penché,
On a le coeur rongé par la mélancolie
De ces jours gris qui fuient tout en étant si lents.
Les feuilles se détachent des branches striées
Pour s’en aller pourrir tout au fond d’un fossé.
La Nature a vieilli ; comme moi elle attend
Que la vie peu à peu s’effiloche en lambeaux
Au gré du temps qui passe au fil noir des saisons.
Pourquoi ces changements ? Quelle est donc la raison
De tous ces souvenirs qui s’en vont à vau l’eau,
De la probable fin, de tous ces : « au revoir » ?
Le ciel est nuageux, posé sur la Provence
Comme un couvercle épais. De la faible luisance
Du soleil presqu’éteint sourd un jour dérisoire.