Il braille à pleins poumons… à peine déplissés :
Un poupon nouveau-né et qu’on vient de laisser
Non loin d’une poubelle, au creux noir d’une boîte
Percée de mille trous, molletonnée d’ouate.
Microscopique humain dont on n’a pas voulu,
Il vient juste de naître au bas-fond d’une rue
D’une ville en Provence. Un infime bébé,
Un tout petit enfant en clandestinité,
Chauve comme un vieillard et gracieux comme un ange.
Il ne porte sur lui qu’une sorte de lange,
Un morceau de tissu rouge comme le sang
Dont il est barbouillé. Mais il est très vaillant,
Bien qu’on l’ait enfanté dans le plus grand secret.
Puisse-t-on te trouver, mon pauvre enfantelet,
D’ici très peu de temps car il fait un peu froid !
Puisses-tu devenir le minuscule roi
D’une famille aimante et qui n’a pas d’enfants !
Mais le Ciel est clément et voici qu’Il m’entend :
Une main vient d’ouvrir ton minable berceau
Et l’on t’a découvert, hurlant tout comme un veau
Qui veut têter sa mère. Des cris apitoyés
Et des bras salvateurs… On te mouche le nez,
On t’essuie, on t’enroule au creux d’un doux foulard.
Te voici au pays qu’on appelle : « l’Espoir » !
Pour la première fois tu viens d’ouvrir les yeux,
Et ton regard accroche un joli regard bleu.
Tu es sauvé, bébé, et ton piètre destin
Va avoir d’ici peu de très beaux lendemains…
Très honoré et ravi que mon « nouveau-né » illustre ce très beau poème.
Merci et bravo.
Cordialement.