Tu es si rassurant. Ton corps est si solide
Que je me sens bien, là, allongée près de toi.
La pluie en cliquetant tambourine le toit…
Nous sommes apaisés, loin du monde turbide
Qui s’agite dehors. Ce fut un gros orage,
Mais il faisait si chaud qu’il devait éclater
Pour adoucir un peu les excès de l’été…
Nous allons maintenant redevenir bien sages,
Sages comme le temps, sages comme la pluie
Tranquille et mesurée qui s’est enfin calmée :
Bonace après tempête et passion consumée…
Je suis bien dans tes bras et, toute ardeur enfuie,
Je vais m’y endormir. La pluie tombait si drue
Qu’elle frappait les murs d’un tempo bien rythmé
Qui les faisait vibrer… Enfin réanimé,
Notre jardin renaît d’une averse incongrue
Au mitan de juillet. Sur la vitre mouillée
Coulent en zigzaguant de minuscules rus.
Je me laisse glisser vers un monde inconnu
Et je vais m’endormir… quand je suis réveillée
Par un baiser fougueux ravivant la tempête.
C’est de nouveau l’orage, et ses grands soubresauts
Illuminent le ciel. La pluie retombe à seaux…
L’été de cette année ? Rien que des jours de fête !