Tout est roux alentour car il n’y a pas plu
Depuis des jours, des mois. Et le soleil repu
Aspire goulûment les gouttes de rosée
Qui naissent sur les fleurs s’essayant à germer.
Tout est roux alentour, tout n’est que sécheresse
Craquant et pétillant sur les chênes kermès
Assoiffés et brunis au coeur de la garrigue.
Et chaque plante ici accuse sa fatigue
En ployant sous le poids d’un trop-plein de chaleur.
Il faudrait un peu d’eau, ne serait-ce qu’une heure !
Les buissons sont si secs qu’ils en sont presque rouges,
Et l’air est si brûlant qu’on dirait bien que bouge
L’horizon tremblotant brûlé par la lumière.
Paysage fané de broussaille et de pierre,
La garrigue a trop chaud, elle a soif et se meurt :
Mais la pluie au mois d’août, c’est une vraie gageure !