En haut de la colline on peut voir un village
Tout démantibulé et que le fil des âges
Délite chaque jour un peu plus. Et le temps
Pour l’user plus encor s’est associé au vent.
Car il n’en reste plus que quelques pans de murs
Déchirés et béants : les dépouilles obscures
D’une église écroulée, les ruines d’un hameau,
Les douves asséchées d’un antique château.
Tout fut abandonné il y a bien cent ans
Quand un séisme fou chassa les habitants
Plus bas dans la vallée. Et depuis n’y subsistent
Que des ruines rongées envahies par les cistes.
Le tremblement de terre a tout anéanti.
Plus un souffle vivant, plus une seule vie
Si ce n’est le mistral qui fait vibrer parfois
Une pierre ébranlée et toute de guingois.