Poème illustré par un tableau de :
Henri Guey
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Mes yeux sont clos, et je ne suis
Plus ici, pas encor là-bas ;
Mon corps est las, et mon esprit
Vogue ici et s’en va par là …
Je ne dors pas mais peu s’en faut !
Je m’enfonce au creux d’une vague
Qui m’emporte … Et il fait si chaud
Qu’il se pourrait que je divague
Au fond d’un long rêve sans fin.
La sieste et son presque-sommeil !
Qu’on est bien après cette faim
De clarté et d’un grand soleil ;
On est bercé par la lumière,
Dodeliné par sa chaleur,
Des senteurs sourdent de la terre
Chauffée par son énorme ardeur.
J’y suis allongée toute molle,
Je m’en vais loin, bien loin d’ici.
Voici que mon âme s’envole
Dans un long sommeil sans merci …