Poème illustré par un tableau de :
Monique Laville
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Tous les jours que Dieu fait, il part sur son vélo.
Son vieux sac tout crasseux pendouillant dans son dos,
Il est vraiment conscient de la chance qu’il a.
La mer est à sa droite, et là-bas, tout là bas,
Les Iles de Lérins sont couchées sur les flots.
Il se dit quelquefois que tout est bien trop beau
Pour l’antique papé d’un tout petit village.
Bien qu’il soit très âgé il ne fait pas son âge,
Il va tout doucement. Ses roues grincent un peu
Tout comme ses genoux, et il se sent bien vieux :
Il lui faudrait huiler ses articulations
Comme il le fait souvent pour son vélo-passion !
Il a pris le sentier des vieux Contrebandiers,
Cahoteux, poussiéreux. Mais il sait que jamais
N’y viendra un intrus. Seuls les Anciens connaissent
Ce vieux chemin pierreux que les Cannois délaissent.
Il est midi sonnant. Assis sur un rocher
Il mange un bout de pain soigneusement frotté
D’ail et de piment rouge avec une tomate.
Sur l’azur éclatant tournoie une frégate.
Très beau poème !