Je t’aime, Magali décoiffée par le vent,
Une bise d’hiver qui s’emmêle en hurlant
Dans tes longs cheveux roux de vénus provençale.
Car tu es un démon et même le mistral
Ne peut pas résister à ta beauté sauvage.
Nous sommes en décembre, et pourtant un orage
Rugit dans le ciel lourd à la lumière grise.
Ta beauté et ce temps m’affolent et me grisent
Comme un vin trop épais qui m’empâte la bouche.
Je suis désespéré, mais jamais rien ne touche
Ton petit coeur si froid obstinément fermé.
Pourquoi m’as-tu suivi ? La lande est désolée,
Perdue infiniment au fin-fond de l’hiver.
Tragique promenade ! Et ce monde de pierre
Tout alentour de nous ressemble à mon amour…
Mais il est déjà tard. Ce rocher est très lourd,
Que je dois déplacer pour mieux cacher ton corps.
J’ai chaud malgré le froid. Et de tes longs yeux morts
Tu contemples le ciel que tu ne verras plus.
La foudre se déchaîne et fait craquer les nues…