Supplice

Le soleil déchaîné expectore son feu
Au-dessus de Marseille harassé qui halète
Tellement il fait chaud. Là-haut la silhouette
De la Dame à l’Enfant* semble implorer son Dieu

De rafraîchir le temps… L’on n’ose plus bouger !
C’est la première fois qu’une chaleur semblable
Ecrase la cité sous ce feu implacable
Et brûlant qui la mord ; les malheureux sujets

Du soleil triomphant souffrent en se traînant
Sous le ciel bien trop bleu, et la fraîcheur de l’aube
Les fait se lever tôt. Pas un ne se dérobe
A ce petit bonheur : avaler goulûment

Une bolée d’air pur rafraîchi par la nuit !
La Méditerranée est lisse ; elle ressemble
A un immense lac où pas un flot ne tremble.
Les plages désertées semblent rongées d’ennui…

Chaque été, ça empire ! On dirait que bientôt
Il va faire à Marseille aussi chaud qu’en Afrique.
Avons-nous mérité ce traitement inique ?
Nous entre-tuerons-nous pour une goutte d’eau

D’ici quelques années, et va-t-on détester
D’être dans le Midi ? C’est trop dur, on suffoque !
Allons-nous retourner dans l’eau comme des phoques,
Niant l’évolution ? Ou devrons-nous rester

Confinés dans des trous, y cherchant la fraîcheur ?
Mais allons boire un verre et gommons ces idées
Qui pourraient nous pousser à tous nous suicider.
Oublions un instant que la Terre se meurt…

* Notre Dame de La Garde

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
Ce contenu a été publié dans Le soleil-lion, Marseille, Méditerranée, Questions ?. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.