Poème illustré par :
Souci , mon beau souci ! Toi, mon tendre amoureux,
Te souviens-tu des jours où nous vivions heureux
Dans le Mas de Fortune au creux blanc des côteaux ?
Au printemps qui renaît, tout s’en va à vau l’eau
Et le nouveau soleil a la saveur des cendres.
Combien de temps crois-tu pouvoir me faire attendre ?
Les arbres sont en fleurs ; l’herbe qu’on a coupée
Sent bon le miel, le vert, l’acide et le lait frais,
Mais tout me paraît vieux comme mon coeur lassé.
Dis-moi donc, mon amour, pourquoi t’en être allé ?
Où est le souvenir de nos folles balades
Là-bas dans la garrigue ? Et les douces ballades
Que tu chantais pour moi de ta voix de fausset ?
Et Lambesc, nos amis, as-tu tout oublié ?
Le ciel est bien lavé, les arbres sont fleuris
Mais plus rien alentour jamais ne me sourit.