Sonnet
Je me sens vraiment seul, là-haut, sur mon Ventoux,
D’autant que me mouvoir est toute une aventure.
Un peu trop rond, sans doute ? Perclus de courbatures
Dues à mon inertie ! Pas un vrai risque-tout
Ni un foudre de guerre ! Espèce de tatou
Enroulé sur moi-même et sans musculature,
J’ai la vue étriquée, crains les mésaventures
Qui pourraient m’advenir… Le sieur Passepartout*
Est pourtant mon idole : il a couru le monde,
S’investissant partout, sur des lieues à la ronde…
Mais moi je suis un nul qui ne bouge jamais,
Et sous mes airs sympas de petit canaillou,
Me sens un peu raté… Pourtant j’aurais aimé,
Mais… ce n’est pas mon truc : je ne suis qu’un caillou…
* Voir le personnage du : « Tour du monde en 80 jours »
Où il est prouvé que le (la) poète peut écrire un poème en disant « Je », sans être le moins du monde impliqué(e) personnellement…
Vette