Sonnet pour un enfant assassiné

La rousseur mordorée de novembre parfume
Le sous-bois flamboyant de ce beau mois d’automne.
Le soleil s’est éteint. Une lumière jaune
Pleut en rayons dorés du croissant de la lune.

Le sol couvert de feuilles en est capitonné,
Et l’on y a creusé un nid bien dérisoire
Au fin-fond des buissons où la brise du soir
Agite la lavande et la fait frissonner.

Dans son berceau en terre un petit enfant dort,
La bouche un peu souillée par des aiguilles de pin ;
Une petite fille dont les petites mains

Serrent farouchement un nounours. Et la mort
A mis sur sa figure un masque trop figé
Qui lui donne indûment les traits d’une poupée.

Pour Typhaine

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
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