Poème illustré par :
Gilbert Thomas
www.gilbthomas.blogspot.com
Ils avaient décidé de gravir la montagne
Car ils étaient en forme et il faisait beau temps !
L’escalade était rude et telles des aragnes
Au bout de leur filin, ils s’accrochaient au flanc
Basaltique et rugueux où le vent les plaquait …
Puis ce fut le sommet. Impression de victoire :
Etre les fils du vent et de la liberté !
L’horizon était rose et les monts étaient noirs,
Et leur coeur épuisé battait de gratitude ;
Etonnement total face à l’immense beauté
D’un monde fait pour l’air et pour la solitude ;
Silence impressionnant montant de la vallée !
Mais on dut redescendre et ce fut bien plus dur :
Partout des éboulis, des pierres effritées,
Des cailloux éclatant comme des fruits trop mûrs
Et d’énormes rochers se mettant à rouler …
Puis l’orage éclata, énorme, hallucinant.
Pris dans ses tourbillons, ne sachant plus que faire,
Ils étaient désarmés tels des petits enfants
Soudain plongés tout vifs au centre de l’enfer.
II
L’Humain est ainsi fait : il croît continûment !
Puéril amoureux des robots qu’il invente,
Il croit ne pouvoir vivre et n’être qu’en montant !
A jamais arrogant, il conquiert une pente
Qu’il veut escalader. Il veut tout dévorer !
Mais son intelligence a pourtant des limites
Et le Ciel ne peut plus perdre ni tolérer
D’être indéfiniment acculé à la fuite.
Parvenu bien trop haut, l’Homme va s’écrouler.