Poème illustré par un tableau de :
Ugo Levita
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Tu peux être cruelle ou câline, oh ma belle !
Te lovant comme un chat aux pieds de ces amants
Prêts à tout pour te plaire, immense ribambelle
D’êtres sous ton emprise, épris éperdument.
Calme ou désordonnée, ta beauté est parfaite.
Quel que soit ton état de fougue ou de douceur,
Ton sein est infini, et tu es toujours prête
A les accueillir tous, toi l’amante, la sœur
Qui, quand tu as séduit – au prix de la folie !
Les jettes quelquefois dans les crocs de la mort.
Ou bien tu les vomis, volonté abolie
Et lutte terminée : terrible corps à corps !
Leur rêve était si fort, leur foi était si grande
Qu’ils t’avaient tout confié comme font les enfants.
Mais ils ont cru mourir avant que tu les rendes
A moitié fous d’horreur au monde des vivants,
Cherchant à oublier cette fraction de vie
Où tu les as étreints de tes bras monstrueux.
Tu as détruit en eux l’irrépressible envie
Qu’ils eurent autrefois d’être tes amoureux !
Car tu es séduisante et faite d’harmonie,
Toi qui caches si bien ta dissimulation
Sous un aspect très lisse ! Et c’est la félonie
Qui prédomine en toi, comme ta séduction !
Car si tu es la vie, la mort est ta suivante
Qui t’escorte partout, toujours à tes côtés :
Ô Méditerranée, toi si douce et violente,
Qui sais si bien cacher ta froide cruauté.
Magnifique poème, au combien vrai! Bel hommage à la mer!