Poème illustré par un tableau de :
Lina Blanc
www.linablancpeintre.com
A Marseille, aux Trois Lucs, on prie Sainte Rita
Dès qu’on se sent à bout, vraiment désespéré ;
Et devant sa statue en bois de cerisier
Brûlent moultes bougies titillant l’odorat
De leur odeur suave. Odeur de sainteté ?
Elle le méritait car elle fut élue
Dès sa première enfance où un essaim perdu
Pénétra dans sa bouche : elle fut épargnée,
Les abeilles aussi… Puis elle eut des malheurs,
Perdant fils et époux ; elle se réfugia
Dans l’ombre d’un couvent et y devint Rita,
La bienfaitrice aimée dispensant le bonheur.
Un jour elle priait quand une grosse épine
De l’infâme tortil ceignant le front du Christ
Se détacha soudain et – piètre sacrifice !
Lui transperça la peau. Notre pauvre héroïne
En fut toute infectée tant la plaie était laide.
Elle puait si fort que tous l’abandonnèrent
Au fin-fond d’un réduit. Comble de la misère,
Elle y décéda seule et sans l’ombre d’une aide.
Quand on la retrouva, elle sentait si bon
Qu’une céleste odeur se diffusait partout ;
La paix auréolait son visage si doux
Et chacun tout honteux lui demanda pardon…
Poème offert à la paroisse des Trois-Lucs à Marseille