Poème illustré par un tableau de :
Gustav Klimt
(1862-1918)
Le Printemps éveillé par la douceur du Temps
A pris son grand panier qu’il a empli de graines,
De bourgeons, de semence. Et lors il se promène
Partout dans la garrigue et les bois et les champs.
Il a le geste large et ample d’un semeur
Lançant au gré du vent ses parcelles de vie,
Et sous ses pieds légers la nature ravie
Déploie ses rameaux verts où germinent des fleurs.
C’est un elfe fringant d’allure adolescente
Et seuls peuvent le voir les enfants et les fées.
Il parcourt la Provence à grands pas déliés,
Laissant derrière lui des terres verdoyantes.
Quand le sol est trop sec, il appelle la Pluie
Afin que sa fraîcheur s’en vienne à la rescousse.
La terre craquelée et l’herbe un peu moins rousse
Sous leurs coups conjugués renaissent à l’envi,
Car dès qu’ils sont passés, c’est le vert qui s’installe
Au creux noir des sillons, au fin-fond des fossés.
Le Printemps au teint rose a tout repeint de frais,
Reboostant la nature à grands coups de cymbales.