Revivrons-nous un jour les plaisirs de l’été ?
C’est ce qu’on nous prédit. Une folle espérance ,
Tant ce que nous vivons n’est que désespérance,
Drames, maladie, mort ? Puisse notre anxiété
N’être alors en ces temps qu’un mauvais souvenir !
Il est encor bien loin le temps de l’insouciance
Et la futilité de nos jolies vacances !
Les retrouverons-nous dans l’année à venir ?
Devrons-nous aborder encore muselés
Le joli temps des fleurs ? Oh, ces claires calanques
Chères aux Marseillais, combien elles leur manquent !
Et ce vingt et un juin , lointain, mais appelé
Des voeux du monde entier, sera-t-il estival
Ou marqué par la mort ? Oh, mon Dieu, que reviennent
La vie d’auparavant et nos amours anciennes :
Congés tant désirés ; ralliement familial
Sur des plages bondées où l’on n’est pas masqués ;
Bonheur d’être jolie sans cacher son sourire ;
Liberté retrouvée de chanter et de rire ;
Hoquets ensoleillés s’échappant des bosquets
Où l’on pourra s’aimer sans risquer de tuer
L’autre par le poison toxique de son souffle !
Pourvu que d’ici juin la pandémie s’essouffle
Avant qu’elle nous force à nous habituer…