Regain

 

Au pied du pin noirci tordu par la fournaise
Tout est mort . Un tapis de cendres veloutées
Assaille son vieux tronc dévoré par la braise .
Sa carcasse déploie trois feuilles craquelées .

Tout est mort alentour , plus une goutte d’eau .
Le feu a bu à coeur tout le vert des grands bois .
Tout est sec à jamais , et même le ruisseau
Semble rongé et gris au soleil qui poudroie .

Tout semble irrémédiable , et le printemps n’est plus
Qu’une ancienne utopie , mangée par l’incendie .
La mort s’est installée et le feu a vaincu .
Tout espoir est brisé , tout semble anéanti .

Mais sous la terre froide et blanche comme mort
Une petite vie relance ses racines :
Une pousse d ‘azur , précieuse comme l’or
Que le soleil envoie au creux de la ravine .

Elle est presqu’arrivée à la surface sombre ,
Et délicate et tendre ainsi qu’un doux avril ,
Elle s’en va percer la cendre jusqu’à l’ombre
Que le vieux pin déploie pour l’aider à fleurir …

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
Ce contenu a été publié dans Le soleil-lion. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *