Poème illustré par :
Daniel Sannier
www.danielsannier.com
C’est la première fois qu’il fait vraiment très chaud.
On est à la mi-juin ; on avait oublié
A quel point le soleil peut devenir costaud
En quelques jours à peine. Voici donc cet été
Qu’on désire ou redoute – ou les deux à la fois :
Outrepassant souvent une honnête mesure,
Il va brutalement nous imposer sa loi !
Compter sur sa raison est une vraie gageure !
On va donc retrouver les vieilles habitudes :
Ouvrir tôt le matin quand il fait encor frais,
Quand le temps montre encor de la mansuétude,
Et puis jusqu’à la nuit refermer les volets.
On sortira le soir, quand un souffle de brise
S’en viendra rafraîchir le village hébété
Et carapaçonné d’une poussière grise
Que seul un gros orage pourrait nettoyer.
C’est fou comme on oublie d’une saison à l’autre
A quel point la Provence est terre des excès !
Un été insensé qui joue au faux apôtre
Va s’abattre sur nous jusqu’à la fin juillet.