Poème illustré par un tableau de :
Nathalie Aguilé
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Les pins ont retrouvé leur vigueur printanière
Et ils saupoudrent d’or les jardins alentour.
Que dis-je, les jardins ! C’est la Provence entière
Qu’ils couvrent de pollen. Et dans la moindre cour,
Au creux du moindre trou, saupoudrant les piscines,
Il s’insinue partout insidieux et sournois.
C’est une fine poudre hantant chaque cuisine,
Qui se glisse partout, poudrant en tapinois
Le pays tout entier jusqu’aux confins du Rhône.
Cela dure un bon mois, et l’on pense craquer
Car tout est recouvert de cette poudre jaune
Malaprise et ténue qui fait éternuer.
Et puis on réfléchit, l’on commence à rêver,
Car ce fléau malin farinant les maisons
Est un prémice heureux du début de l’été,
Un prélude obligé de sa bonne chanson.