Pélerinage d’automne

Pierre-Auguste Renoir

Poème illustré par un tableau de :

Auguste Renoir
(1841-1919)

Chaque mois de novembre, il revient au pays :
Où qu’il soit, quoi qu’il fasse, il s’arrange toujours
Pour retrouver la source de toute sa vie
Et l’endroit où naquit son tout premier amour…

Et là où il mourut : car il y a connu
L’incroyable douleur d’un tout jeune garçon
Arraché par la Mort à l’amour absolu
Le liant pour toujours à la jolie Manon

Qui  sera à jamais éternellement belle
Puisqu’à jamais âgée d’à peine dix-huit ans…
C’est un vieux cimetière au pied de l’Estérel
Tout fleuri de cyprès. Il y vient tous les ans

Lui offrir un bouquet et lui dire qu’il l’aime,
Malgré sa vie houleuse et le fil noir du temps.
Le jardin chatoyant de mille chrysanthèmes
N’est pas triste du tout. Il s’y sent si vivant

Qu’il en a presque honte ! Il parle à son amie,
Enlève de sa tombe une ou deux herbes folles,
Evoque leur passé et retourne chez lui,
Après avoir donné à l’amour son obole…

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
Ce contenu a été publié dans Amours, Automne, Les gens, Questions ?. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.